Contrairement au chien qui a une vie sociale très structurée, le chat n’est pas fait pour vivre en groupe, le groupe commençant à deux… Même avec deux chats issus de la même portée, l’entente n’est pas toujours certaine ni cordiale.
La vie du chat est réglée par une succession de différents comportements (alimentation, toilettage, sommeil, jeu, exploration, chasse, contact social) qui ont tous lieu dans des territoires spécifiques parfaitement délimités.
Chacun de ces actes est un acte individuel, et il n ’y a pas de hiérarchie entre différents chats qui partagent par moment certains de ces territoires.
Chacune de ces zones est balisée par le chat de manière visible dans un premier temps au moyen de griffades ou de jet d’urine sur des supports verticaux, puis ensuite de manière beaucoup plus précise et subtile par des phéromones (qui jouent le rôle d’hormone lorsqu’elles sont senties) sécrétées par les glandes des coussinets et des joues.
Avant toute chose, il est capital de recréer dans notre logement humain l ’ensemble du territoire de vie d ’un chat avec ses différentes zones de nourriture, d’élimination, d’exploration, d’isolement.
L’alimentation, de préférence sous forme de croquettes, est distribuée en libre service toute la journée, en répartissant dans tout le logement plusieurs petites gamelles (par ex. quelques croquettes dans des couvercles de pots de confitures) au ras du sol et en hauteur, facilement accessibles ou cachées sous ou derrière des meubles… afin de reconstruire des territoires de chasse. Si
plusieurs chats cohabitent, chacun doit pouvoir manger sans que les autres ne le voient.
Les litières (au minimum une par chat et par étage d ’habitation) seront loin des zones de repas, dans des endroits calmes (par trop de bruit ni de passage), et accessibles en permanence au(x) chat(s).
Les lieux de repos et d ’isolement (carton, coussin, panier..) sont disposés en plusieurs
endroits et à différentes hauteurs, et sont respectés par l’ensemble de la famille.
Le territoire est alors très précisément connu par le chat, ainsi que les passages entre ces zones. Une modification même minime de l’environnement du chat (arrivée d ’une nouvelle personne, déplacement d’un meuble, porte intérieure ouverte ou fermée, lessivage des murs…) déstabilise largement le chat qui doit alors reconstruire l’ensemble de son territoire.
Lorsque deux (ou plusieurs) chats sont en présence sur le même territoire, ils doivent apprendre à se le partager, ce qui peut prendre plusieurs semaines (voire plusieurs mois ou années !).
Pour régler ce partage, des agressions se produisent, parfois violentes et impressionnantes (crachements, feulements, courses -poursuites), mais les blessures restent rares. Ces agressions sont normales lors de l ’introduction d’un nouvel animal, mais aussi lors de la maturation sexuelle d ’un chaton ou au retour d’une absence d ’un chat (fugue, pension…) qui ramène d’autres odeurs et qui n’est plus reconnu comme colocataire habituel.
Enfin, des aires de jeu sont variées : rebord de fenêtre (s’il n ’y a pas de chats dehors), balle creuse, bouchon suspendu, mobile réfléchissant…, et peuvent être communes à plusieurs chats.
Si ces conditions nécessaires au bon équilibre de votre chat sont absentes, celui -ci va souffrir de stress, d ’anxiété, voire de dépression, qui peuvent se traduire par de la malpropreté, des griffades, une vie cachée ou nocturne, un excès ou une insuffisance de toilettage, des menaces ou des agressions, de l’anorexie ou de la boulimie et de l’obésité, un refus de contact des proches ou de visiteurs, des miaulements intempestifs, des coussinets moites.
Si malgré tout la vie en société entre humains et chats est trop compliquée ou si votre chat est trop stressé, plusieurs stratégies thérapeutiques peuvent être proposées, des plus simples d’application aux plus contraignantes, des plus naturelles (phéromones) aux psychotropes les plus puissants.