Quelques maladies vectorielles mineures rencontrées en France chez le chien et le chat
*Un complément d ’information introductif sur les maladies vectorielles, les vecteurs et leurs moyens de lutte est présenté dans une autre fiche : « Les maladies vectorielles rencontrées en France».
Les arthropodes (tiques, puces, moustiques, taons) peuvent être vecteurs d’un grand nombre de maladies plus ou moins connues, souvent commune à l’homme et à l ’animal.
Cette présentation concernera uniquement nos animaux domestiques. Nous évoquerons ici quelques maladies présentes en
France mais de faible incidence ; leur nom vous est, pour la plupart, connu. Bien que ces maladies soient souvent communes à
l’homme et à l’animal, les conséquences médicales des infestations chez l’homme sont très variables en fonction des maladies et
différentes de ce que l ’on rapporte chez le chien ou le chat. Le domaine des maladies vectorielles est en pleine émergence et
de nouvelles maladies sont régulièrement découvertes.
La maladie des griffes du chat est mondialement répandue et est transmise par les puces. Le chat est porteur asymptomatique
de la maladie : les puces se contaminent en venant se nourrir sur un chat porteur et rejettent la bactérie dans leur déjections, contaminant ainsi le pelage et les griffes du chat. Elle
a une importance toute particulière chez l’homme, et peutêtre une maladie grave pour les sujets immunodéprimés ou souffrants d’une autre affection. Chez le chat, la maladie est
symptomatique essentiellement chez les animaux affaiblis (porteurs d’une autre maladie, FIV, FelV) ; chez le chien, les cas sont rarissimes.
L’anémie infectieuse féline aussi appelée Hemobartonellose féline est une maladie qui se « rapproche » chez le chat de la piroplasmose du chien : la bactérie se localise sur les
globules rouges et les détruit. Sa répartition est mondiale, la bactérie se transmet par voie orale, par morsure entre chats ou par inoculation dermique par des arthropodes. Là
encore, la maladie s’exprime essentiellement sur des animaux affaiblis.
L’hémobartonellose canine existe, sa répartition est mondiale et sa transmission est le fait d’une morsure par une tique. Il s’agit d’une maladie peu fréquente, rarement pathogène
seule, souvent secondaire à une autre maladie. Les bactéries transmises se localisent à la surface des globules rouges et les détruisent.
L’analplasmose granulocytaire est une maladie vectorielle un peu moins connue ; on l’appelle parfois la piroplasmose blanche car les bactéries attaquent ici les globules blancs. Elle
est transmise par morsure d’une tique. On la rencontre dans de nombreuses espèces : les ruminants, les carnivores, les équidés, les petits mammifères, la faune sauvage et les
oiseaux.
L’ehrlichiose a été récemment décrite chez le chat. Cette maladie est encore mal connue dans cette espèce. La transmission pourrait se faire par une morsure de tique.
Dans toutes les maladies précédemment citées, les symptômes sont relativement peu spécifiques : l’animal présente le plus souvent une fièvre de forte intensité associée à une
asthénie, de l’anorexie, un amaigrissement plus ou moins accompagné d’une anémie. Pour aucune de ces maladies, il n’existe de vaccin. Le diagnostic de ces maladies est souvent
difficile et la distinction entre toutes les maladies vectorielles peut faire appel à des tests de laboratoire couteux. En revanche, la plupart des cas semblent bien répondre à
l’administration d’antibiotiques.
Nous finirons en citant deux maladies zoonotiques pour lesquelles les arthropodes peuvent être des « transporteurs » de bactéries qui sont très résistantes dans le milieu extérieur :
la fièvre Q et la tularémie.
- La bactérie de la fièvre Q se retrouve dans les sécrétions animales, les déjections et surtout le placenta : la transmission se fait par inhalation, par contact ou par le biais
d’une tique. C’est une maladie professionnelle. Chez l’animal, l’infection passe le plus souvent inaperçue, le cas échéant, elle se manifeste par des avortements et/ou une
stérilité. Elle rétrocède à l’administration d’antibiotiques. - La tularémie est une zoonose majeure pour l’homme, le réservoir est constitué par les lapins, les lièvres et les rougeurs. La contamination (chez l ’homme et l’animal) se fait
dans les trois quarts des cas au contact direct de l’animal (malade ou son cadavre : contacts cutanés, inhalation ou injection), sinon elle a lieu par contact avec un objet
souillé ou par piqûre d’un arthropode vecteur (puce, poux, moustiques, tique). Dans le monde animal, la maladie est rapidement mortelle chez le lièvre ; chez le chat la
traduction clinique est variable, alors que le chien semble relativement résistant.
La plupart des maladies vectorielles peuvent être évitées par une prévention correcte contre l’infestation par les arthropodes. De nombreuses solutions peuvent vous être proposées par
votre vétérinaire ; elles seront adaptées à votre animal et à son mode de vie. Nous retiendrons la nécessité croissante de la lutte antiparasitaire chez nos animaux de compagnie, pour
leur santé et pour la nôtre.