L’hyperthyroïdie est la maladie hormonale la plus fréquente chez le chat. Elle résulte d’une hyperproduction des hormones thyroïdiennes, et doit
être décelée rapidement afin de la traiter au plus vite.

Rôle de la thyroïde

La thyroïde est une glande endocrinienne (secrétant des hormones), elle est située en avant du cou, formée de 2 lobes de part et d’autre de la
trachée. Elle sécrète des hormones régulant le fonctionnement de base de l’organisme et permet au métabolisme de s’adapter aux conditions
extérieures : régulation de la température, consommation des calories en fonction des besoins et de l’activité.

Origine de la maladie

Lors d’hyperthyroïdie, le métabolisme s’emballe à cause d’une sécrétion trop importante d’hormones. Tout fonctionne « trop vite et trop fort », ce
qui expliquera les symptômes cliniques.
La maladie est due à de petits adénomes (tumeur bénigne) qui se forme sur les lobes de la thyroïde.
Dans de très rares cas, elle est d’origine tumorale maligne (1%).

Symptômes cliniques

Les animaux touchés par l’hyperthyroïdie sont en général des chats âgés en moyenne de 10 ans.
On observe une augmentation du métabolisme, donc une dépense accrue d’énergie. Pour compenser cela, l’animal mangera beaucoup plus, sans pour autant prendre de poids. On
aura aussi un trouble de la régulation de la température.
Les symptômes caractéristiques seront donc en premier lieu : augmentation de l’appétit avec perte de poids très progressive et augmentation de la quantité d’eau bue, recherche
d’endroit frais, hyperactivité, modification du comportement.
Avec l’évolution de la maladie, l’animal devient anorexique et d’autres troubles apparaissent : diarrhée, perte de poils. Les complications plus graves sont l’hypertension et la maladie
cardiaque (car le coeur devient plus gros pour répondre à l’augmentation du métabolisme).
En cas de suspicion, une simple prise de sang permettant de mesurer la quantité d’hormones thyroïdiennes suffira. Si la maladie est confirmée, on procèdera à des examens
complémentaires afin de déterminer d’éventuelles séquelles sur d’autres organes.

Traitement

Il existe trois traitements possibles : la chirurgie, la radiothérapie et le traitement médical. Le taux de risque cancéreux étant bas, ces traitements donnent en général de très bons
résultats.

La chirurgie

Elle consiste à enlever le lobe de la thyroïde atteint (il n’y en a souvent qu’un). C’est une opération qui se déroule bien en général, mais il faut prendre en compte le risque
anesthésique car on opère souvent des animaux relativement âgés, d’où l’intérêt de faire un bilan général avant d’intervenir.

La radiothérapie

On utilise l’iode radioactif afin de détruire le tissu thyroïdien excédentaire. Malheureusement, les traitements radioactifs ne peuvent se faire que dans des structures particulières
car la réglementation est très stricte. Celles -ci sont très peu nombreuses. D’autre part, cela nécessite d’hospitaliser l’animal le temps du traitement, soit plusieurs semaines.

Le traitement médical

Il se prend par voie orale. La molécule utilisée (thiamazole) permet de réguler la synthèse des hormones thyroïdiennes. C’est un traitement efficace et présentant peu d’effets
secondaires. Il présente toutefois quelques inconvénients : il devra se prendre toute la vie de l’animal, il faudra faire des contrôles réguliers (3 à 6 mois) de la fonction thyroïdienne,
et surtout il nécessite un animal coopératif qui acceptera que vous lui donniez un comprimé tous les jours.
On peut parfois donner ce traitement pendant quelques semaines afin rétablir la santé de l’animal, avant d’intervenir chirurgicalement et minimiser ainsi le risque anesthésique en
opérant un animal en meilleur santé.
Dans tous les cas, si l’animal est traité correctement, sa santé se stabilise et le pronostic est bon. Le chat peut vivre normalement de nombreuses années.