Les aoûtats sont de petits acariens présents dans l’ensemble de l’Europe. Il en existe plus de 1200 espèces dont 50 ont un rôle pathogène pour l’homme et l’animal. Les larves, se
nourrissant de tissus et de sang, recherchent des mammifères ou des oiseaux pour prendre leur repas.
Les adultes sont de microscopiques acariens velus mesurant de 0,6 à 1 mm, de coloration rouge orangé. Les larves de coloration orange et de 0,2 à 0,5 mm avant gorgement, prennent
une coloration orange franc après leur repas et deviennent visibles à l’oeil nu, mesurant environ 1 mm.

Mode de vie des aoûats

Les adultes et les nymphes (forme intermédiaire entre l ’adulte et la larve) sont les acariens libres qui se nourrissent d’autres acariens du sol.
Les larves ont un mode de vie très différent puisqu’elles sont parasites obligatoires et prennent leur repas sur la plupart des mammifères (les rongeurs, les carnivores domestiques,
l’Homme) et les oiseaux.
Les larves enfoncent leur rostre (sorte de bec) dans le derme, sécrètent une salive qui induit une pré -digestion puis ré -aspirent ce contenu liquidien, un peu à la manière des tiques.
À l’issue du repas elles prennent une coloration orange franc et se regroupent par dizaines en amas d’où l’aspect de « poudre orange » sur la peau de l’animal.
De mars à octobre, à la belle saison, plusieurs générations d’aoûtats se succèdent, avec des risques d’infestation jusqu’en automne. Le temps de gorgement des larves est de quelques
jours ; elles quittent ensuite l’hôte pour se transformer en nymphe en 2 à 3 jours. Cette première nymphe est immobile et évolue en deuxième nymphe en 4 à 5 jours qui se nourrit
alors de petits acariens. Elle se transforme en 3 à 4 jours en troisième nymphe puis en adulte au bout de 3 à 4 jours encore. Les adultes s’accouplent alors et les femelles pondent
des oeufs au terme de 8 à 10 jours.
Les adultes survivent plusieurs semaines dans le milieu durant la saison estivale et entrent en phase de repos à la fin de l’automne pour se réactiver au printemps suivant. Les larves
résistent plusieurs semaines à plusieurs mois au jeûne.

Les symptômes d’une infestation par les aoûtats

L’infestation par les aoûtats est une maladie qui s’appelle également « trombiculose » du nom latin du parasite Noetrombicula automnalis.
Les larves provoquent des piqûres qui sont à l’origine d’une inflammation cutanée se traduisant par des papules et de la rougeur sur le site d’infestation. Les larves colonisent
préférentiellement le pavillon auriculaire et la petite plicature sur le bord de l’oreille (dédoublement de l’oreillon), les espaces interdigités, les paupières et parfois l’ensemble du
corps.
Ces lésions démangent particulièrement : les animaux se frottent les paupières ou les oreilles avec les membres antérieurs, se lèchent abondamment entre les doigts…
> La complexité de la lutte contre l’infestation par les aoûtats est que celle-ci, au niveau des carnivores, n’est qu’un épiphénomène et que la faune sauvage représente un réservoir
énorme : les larves seront donc toujours présentes dans l’environnement.

Comment reconnaître une infestation par les aoûats?

Le diagnostic repose sur l’observation au niveau des zones de démangeaison et de léchage d’une inflammation cutanée et d’une « poudre orange » constituée de petits grains de 0,5 à
1 mm.
Dans les cas d’incertitude, le vétérinaire peut réaliser un examen rapide au microscope et mettre en évidence les larves.

Comment traiter une infestation par les aoûats?

Les aoûtats sont sensibles à la majorité des insecticides -acaricides, cependant les échecs au traitement sont fréquents :

  • La plupart des produits n’ont pas d’action dans le temps et l’échec au traitement provient finalement d’une réinfestation quasi immédiate des animaux dans le milieu extérieur.
  • Le contact entre les acariens et le principe actif est parfois insuffisant : les espaces contaminés sont difficiles d’accès, au niveau des paupières, des espaces interdigités ou de
    l’oreillon.

Les acaricides les plus actifs sont ceux appliqués localement et sous forme liquidienne. Les sprays et les formules en pipette n’atteignent pas une concentration suffisante et ne
sont donc pas utilisables dans la lutte contre les aoûtats.
> Attention : la perméthrine est toxique pour le chat.
> N’appliquez pas un produit prescrit pour votre chien à votre chat sans avoir lu attentivement la notice d’utilisation du médicament.
Pour obtenir le maximum d’efficacité, il convient d’appliquer les lotions acaricides régulièrement, environ 1 fois par semaine, lorsque les animaux se promènent dans des zones
infestées.
Les lésions induites par les infestations et/ou par les démangeaisons seront traitées par votre vétérinaire, en fonction de leur gravité, par des pommades ou des traitements généraux.