Depuis quelque temps, votre chat présentait des difficultés respiratoires, ou brutalement il a présenté une crise d’étouffement : à l’issue de votre visite chez le vétérinaire, le diagnostic est tombé, votre chat est asthmatique. Que cela veut -il dire, quelles sont les conséquences, comment le traiter ?
L’asthme est une affection respiratoire relativement fréquente chez le chat dont l’incidence avoisine 1 %. Elle correspond à une
bronchite allergique caractérisée par une forte production de mucus et une diminution du diamètre des bronches, empêchant
le chat de respirer correctement.

Pourquoi mon chat a-t-il de l’asthme?

L’asthme est déclenché par un phénomène allergique suite à l’exposition à des allergènes (petites particules en suspension
dans l’air) au niveau de la muqueuse respiratoire. Les facteurs déclenchant les plus souvent évoqués sont : la poussière de
litière, la fumée de cigarette, les aérosols, les parfums, les plumes d’oreillers, les pollens, les acariens…
La présence de certains virus ou bactéries respiratoires favorise ou aggrave le développement de la maladie.
Au premier contact, l’organisme identifie cet allergène et développe une réaction qui reste silencieuse. Au second contact, cette réaction s’exacerbe et provoque une forte
production de mucus et une diminution du diamètre des bronches à l’origine d’une obstruction, réversible, des voies respiratoires (aussi appelée bronchospasme).
Les chats de race siamois et himalayen semblent plus fréquemment atteints. Cette maladie touche généralement de jeunes adultes et est légèrement plus fréquente chez la femelle.

Quels sont les symptômes de l’asthme?

L’asthme chez le chat se caractérise par des épisodes de toux sèche, quinteuse et/ou une respiration sifflante. Lors des crises, le chat adopte une position assez caractéristique : il
est écrasé au sol, la tête et le cou en extension maximale, bouche ouverte et langue sortie. Dans les cas graves, la langue et les muqueuses de votre chat peuvent devenir bleutées
(signe de cyanose).
Entre ces épisodes, le chat ne présente généralement pas de symptômes.

Comment faire le diagnostic?

Pour porter le diagnostic, votre vétérinaire s’appuie sur les informations et la description des crises que vous lui apporterez et sur les signes cliniques si le chat en présente le jour
de la consultation.
Une radiographie des poumons et une analyse de sang peuvent apporter des éléments intéressants.

Comment travailler l’asthme de mon chat?

On veillera, dans un premier temps, à éliminer toutes les causes d’allergènes de la maison pouvant être à l’origine des crises d’asthme : nettoyer régulièrement la litière et veiller à sa
qualité, éviter de fumer en présence du chat, éviter les poussières…
Dans les cas de crise aiguë, l’état clinique de votre chat peut nécessiter une hospitalisation chez votre vétérinaire. Le traitement est alors administré par voie intraveineuse pour
augmenter sa rapidité d’action.
De retour à la maison, le traitement du chat asthmatique est généralement un traitement au long cours. On utilise classiquement des corticoïdes en comprimés pour diminuer la
réaction allergique et diminuer le risque des crises asthmatiques. À partir d’une dose forte, qui permet le retour à l’état normal, on essaie ensuite de diminuer progressivement cette
dose pour arriver à une dose minimale efficace.
Les bronchodilatateurs sont associés à ce traitement pour diminuer la quantité de corticoïdes. Dans les cas de surinfection, votre vétérinaire peut prescrire des antibiotiques : en
général sur une période de une à trois semaines.
De plus en plus, comme en médecine humaine, on propose au chat asthmatique qui le supporte, des traitements par voie inhalée : grâce à une chambre d’inhalation, la même que
celle utilisée en médecine pédiatrique, on fait respirer au chat les corticoïdes qui agissent directement au niveau de l’appareil respiratoire. On diminue ainsi les effets secondaires
des corticoïdes sur l’ensemble de l’organisme. On peut y associer également des bronchodilatateurs par voie inhalée.
Du point de vue pratique, ces chambres d’inhalation sont formées d’un cylindre avec à une extrémité un petit masque que l’on appose sur la tête du chat et de l ’autre l’adaptateur
pour pulvériser le médicament. On pratique une pulvérisation et on pose le masque ; on laisse le chat respirer 7 à 10 inspirations pour que le médicament diffuse pleinement dans ses
voies respiratoires. La seule limite de cette technique est la coopération du chat qui peut ne pas bien supporter le masque.
Le pronostic de l’asthme chez le chat est plutôt favorable si les crises sont épisodiques. Le traitement est généralement maintenu au long cours et nécessite un suivi régulier ;
cependant, dans bien des cas, soit on ne traite que les crises, soit les fréquences d’administration sont très étalées (tous les deux jours ou tous les trois jours).
L’asthme chez le chat présente donc les mêmes particularités cliniques que l ’asthme chez l’homme. Il nécessite des traitements en urgence lors de crises violentes, sinon le
traitement se réalise à la maison, soit par comprimés, soit par inhalations, à des doses/fréquences minimales efficaces.
*Laurence AUBERT : LES MALADIES RESPIRATOIRES CHRONIQUES OBSTRUCTIVES CHEZ LE CHAT, THESE pour le DOCTORAT VETERINAIRE présentée et soutenue publiquement devant LA
FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL En 2002.
Mon chat est asthmatique